A cura di: Carla Benocci
2010 - Editoriale Artemide s.r.l.
A Rome les siècles n'ont pas de fin.
L'histoire des siècles passés reste étroiement liée à notre présent. La Villa Tre Madonne en est un exemple palpable. Grâce au livre écrit par Madame Benocci, la terre que je foule et les murs que je touche quotidiennement dans cette maison que j'ai le privilège d'occuper, résonnent des clameurs du passé. Des "vignes" qui couvraient l'endroit au XVI siècle au jardin à l'italienne qui agrémente maintenant la propriété, il y a une étonnante continuité. Les vignes n'y sont plus mais bien les chênes, les grenadiers, les figuiers, les cerisiers auxquels sont venus s'ajouter les citronniers, les orangers et les oliviers. Du domaine établi avec tant de soins par le Pape Jules III, où il se sentait “l'héritier de Virgile et de toute culture classique”, la propriété des Tre Madonne est certainement la seule survivance, quant à la dimension bucolique. Elle est restée ce “bosquet aux oiseaux” indispensable à toute demeure d'un Siennois, ce que Jules III entendait rester.
Avec les Caetani, les Tre Madonne deviennent un lieu consacré aux rencontres culturelles, en harmonie avec la nouvelle destination de la Valle Giulia. C'est à ce moment (1928-1930) que la Villa reçoit son apparence actuelle, qui intègre parfaitement les vieux murs du XVI siècle ou encore antérieurs, des bâtiments préexistants. Les meilleurs artisans romains de l'époque se succèdent dans la maison, les jardiniers plantent les maintenant superbes pins d'Alep qui font monter le jardin bien près des nuages. Voilà fixées la structure du bâtiment et celle du jardin.
L'agencement définitif des pièces et la décoration murale seront faits dans un style surtout Renaissance mais aussi exotique, par des propriétaires anglais dans les années 30.
Occupants des lieux depuis 1939, les Belges n'ont guère apporté de grandes transformations, leur préoccupation étant surtout, de manière caractéristique, de veiller au bon état et au bon fonctionnement de cette propriété qui fait partie maintenant du patrimoine des Belges. Nombreux sont-ils d'ailleurs à s'y intéresser, tant la beauté des lieux est connue en Belgique.
L'histoire et le labeur des Romains ont légué aux Belges un de leurs plus beaux lieux de représentation au monde.
Soyez assuré que grâce à nos bons soins, il restera acquis à la postérité.
Charles E. Ghislain, Ambassadeur de Sa Majesté le Roi des Belges près le Saint-Siège